vendredi 14 octobre 2011

Le Crash des Titans - Episode 8 (vendredi 14 octobre 2011).

Episode précédent : Sur le Titanic, ça commençait à sentir le roussi. Le « Magic Cabaret », animé par Magic Bernanke avec ses vraies-fausses apparitions de billets de banque commençaient à lasser le public. Certains gros bonnets de première classe qui avaient compris que quelque chose n'allait pas étaient sortis sur le pont pour négocier des canots de sauvetages avec les cuisiniers chinois. La rumeur courait qu'un terroriste grec nommé Papandreou était sur le navire, rumeur peu crédible, puisque le dénommé Papandréou (qui existait vraiment) était un quartier-maître du Hindenburg, atteint par la peste bubonique et dans un état comateux. Sur le Hindenburg, les passagers prenaient peu à peu conscience de la situation, mais l'équipage s'était retranché dans ses quartiers et s'en était tenu à quelques mesures modestes de délestage. Seul le commodore Trichet enseignait à son successeur Mario Draghi «le carabinieri» une solution finale qui consisterait à envoyer directement de l'hélium du ballon dans les moteurs....


Sur le Hindenburg, la musique s'était arrêtée. Les passagers étaient pris d'angoisse. On leur avait d'abord dit que tout allait bien. Que la vitesse était de trente nœuds et l'altitude de trois mille pieds. Mais ils trouvaient cela curieux, car ils pouvaient distinguer les poissons volants à la surface de la mer. D'autre part, on était toujours à la même distance du Titanic, or celui-ci faisait du sur place. Non … tout cela était bizarre... en réalité beaucoup soupçonnaient que les instruments de mesure ne devaient pas être très fiables.

Et puis il y avait autre chose. On s'était aperçu que la peste bubonique qui avait atteint le quartier-maître Papandreou était en réalité une autre maladie. Des médecins avaient un autre diagnostic que celui de l'équipage. Pour eux, ce n'était pas la peste, mais un virus connu depuis la nuit des temps : le « debita cancera systemicus » ou plus simplement « debita systemicus ». Le debita cancera systemicus était connu depuis l'antiquité. Il y a avait deux méthodes pour s'en débarrasser. La première consistait à suivre un régime draconien pendant dix ans. L'amaigrissement radical qui s'en suivait avait un effet thérapeutique tout aussi radical. Mais c'était trop long et trop pénible et pouvait tout de même entraîner la mort. L'autre méthode consistait à consommer régulièrement des denrées infectées par le debita systemicus. Un vaccin permanent en quelque sorte. Cela permettait de supprimer les symptômes de la maladie, mais pas vraiment de l'éradiquer. Et puis, il y a avait un gros problème : pour que le traitement soit efficace, il fallait indéfiniment augmenter les doses. Bref, il était toujours très difficile de se sortir d'une debita systemica aiguë.

Il y avait plusieurs formes au debita systemicus, le debita systemicus privatum et le debita systemicus publicum. Ces deux formes pouvaient se reproduire entre elles, ce qui les rendaient encore plus virulentes. Mais un autre problème était que le virus ne s'attaquait pas seulement aux personnes, mais aussi aux objets. Une fois que les êtres vivants étaient infectés, il s'attaquait aux matériaux durs pour se développer, notamment le fer. Le symptôme était alors identique à la rouille.

On était en train de s'apercevoir qu'à bord du Hindenburg, la rouille avait atteint l'armature même de la cabine, voire de l'ensemble du dirigeable. Et ce n'était pas de la rouille, mais bel et bien le debita systemicus. On avait l'habitude de dire : « Bof … c'est normal que ça rouille c'est du fer ». Mais au fur et à mesure, le debita systemicus avait fait un grand trou au milieu de la cabine. Cela s'était fait progressivement, de sorte que l'équipage n'y faisait plus attention. On avait fait installer des cordons pour que les gens ne tombent pas, et on avait dit aux passagers que c'était un balcon intérieur pour prendre l'air. Mais les passagers avait toujours trouvé bizarre qu'on fût en permanence en train d'agrandir un balcon intérieur.

Un jour, L'équipage s'était inquiété de savoir si cela pouvait atteindre la structure même de la cabine et mettre en danger les passagers. Alors, après une série de « stress tests » consistant à tapoter sur les parties métalliques avec des petits marteaux et un stéthoscope de fortune, on avait fini par mettre en place un « mécanisme de stabilité auto-porteur par fond inverse à liquidité spéciale. ». Les passagers n'y comprenaient rien mais ça avait l'air très rassurant. Mais un jour, un enfant s'était approché du bord et avait dit « Oh ! Regarde, papa, il y un grand trou au milieu de la cabine !!... ». « - Tais-toi, ne dis pas de bêtise mon garçon !... Ce n'est pas un trou, c'est un balcon ». avait répondu son père.

Sur le Titanic, un vent de panique avait soufflé, causé par la rumeur d'un prétendu terroriste grec dans le comma, mais le soufflé était vite retombé car personne n'y avait vraiment cru. Le Titanic était un vaisseau immense et étonnant où se côtoyaient des gens de tous horizons et de tous milieux. A l'étage supérieur il y avait les passagers de première classe, qui allaient au « Magic cabaret », et à fond de cale les passagers de douzième classe, qui étaient enfermés dans leurs quartiers, au cas où il y aurait des histoires.

Il y avait en première classe un casino géant. Le gens y gagnaient et y perdaient de grosses sommes. A ceux qui avaient perdu, on proposait un crédit à 0% pour se refaire. S'ils perdaient à nouveau, on leur donnait de nouveaux jetons, qui étaient censés avoir la même valeur que de l'argent. Cela s'appelait le «Quantitative easing». Du coup, le casino était très fréquenté, puisqu'on était toujours sûr de gagner, ou du moins de ne jamais vraiment perdre. Et quand il n'y avait plus de jetons, on en fabriquait avec du papier toilette, papier toilette qui pouvait aussi être utilisé pour la confection du «Magic Sandwich» des chefs Goldman et Sachs.

En d'autres endroits l'atmosphère était à la ferveur. Des petits groupes chantaient des cantiques, notamment le très célèbre «Je crois en Toi mon Dieu, je crois en Toi». Et puis il y avait aussi les cuisiniers chinois qui se fabriquaient des canots de sauvetage. Les passagers de première faisaient de bonnes affaires avec eux, puisqu'il leur donnaient des millions sous forme de jetons de casino en échange de leurs canot.
- « Ils sont épatants ces cuisiniers, disait l'un d'eux. Ils sont très travailleurs. Je trouve qu'on a tort de s'inquiéter de la situation, car je suis convaincu qu'ils vont nous sauver
 - Ah ?! Mais comment donc ?
- Mais cher ami, c'est très simple. Si le bateau coule, nous leur demanderons de fixer leur canots de sauvetage autour du bateau. Ils nous serviront de flotteurs et ainsi nous ne coulerons pas. Et puis si cela ne suffit pas, nous leur demanderons de ramer pour faire avancer le navire. Ils sont nombreux et forts comme des turcs. Ils mangent du riz, eux, pas du magic sandwich infesté au debita systemicus ! Ah, ah, ah !
- Oui, et puis ils ne peuvent pas nous laisser tomber, ils ont besoin de nous et de nos jetons de casino...
- Oui c'est certain. »
Et pourtant quelque chose n'allait pas. D'abord, contrairement à cette idée pourtant répandue, les cuisiniers chinois mangaient aussi du magic sandwich. Certes la recette était différente, puisque l'andouillette A+ était remplacée par de la cervelle de singe fermentée. Cela s'appelait d'ailleurs le «magic dim-sung» Mais la recette de base était identique et tout aussi toxique. Et puis les magics dim-sungs étaient aussi souvent infectés que les magic sandwiches par le virus du debita systemicus....

Tout à coup, on entendit des cris venant des étages du dessous, où logeaient les passagers de douzième classe. Ces derniers avaient forcé les grilles, étaient montés à l'étage supérieur et s'étaient rués dans le grand salon. «Occupons le grand salon !!» disaient-il. «A mort le Magic cabaret ! A mort Magic Bernanke !» criaient-ils. «A bas les milliardaires ! Aux chiottes l'Amiral Obama !» hurlaient-ils. Les choses allaient-elles encore se gâter ?...

Vous le saurez en lisant le prochain épisode du «Crash des Titans».




mardi 27 septembre 2011

Le Crash des Titans - Episode 7 (mardi 27 septembre 2011)


Episode précédent : Sur le Hindenburg, les membres de l'équipage doivent se délester de leurs affaires, car le dirigeable (pour ainsi dire ...) perd de l'altitude. Mais l'adjudant-chef Raffarin ne veut pas jeter son Astérix en peluche. Sur le Titanic, un "Magic Cabaret" a été mis en place pour les passagers de première classe, avec Magic Bernanke qui fait des tours de magie. On y sert du "Magic Sandwich", une création réputée de deux fameux chefs New-Yorkais : Goldman et Sachs. Pendant le Magic Cabaret, les cuisiniers chinois du Titanic se construisent des canots de sauvetage sous le regard hébété des matelots et des passagers de 9ème classe.

Sur le Titanic, il y avait toujours le « Magic Cabaret » pour les passagers de première classe. Mais ces derniers commençaient à se lasser. Et Magic Bernanke  avait disparu en coulisses pour souffler un peu et se rassasier d'un peu de Magic Sandwich.

- « Quel est le prochain tour de magie ? Dit un spectateur,
- Le twist !
- Le twist ? Mais c'est quoi ?
- Bof, j'en sais trop rien ….
- Le twist ! Le twist ! »

En coulisses :
- Bernanke ! Il faut que tu y ailles, on te demande le twist …
- Oh non ! pas le twist …
- Si ! Le twist !
- Non pas le twist !
- Si ! Le twist !
- Non pas le twist !
- Bernanke, attention tu peux pas nous lâcher comme ça ! Il faut que tu fasses un tour ! N'importe lequel mais fais quelque chose, sinon on doit arrêter le Magic cabaret ! »

Alors le commandant Bernanke, qui pourtant n'était pas magicien de métier, se remit sur scène, :
- « Mesdames, messieurs, .., le twist !
- Oh oui ! Oh oui ! Le twist ! »

Le twist était un tour de magie particulier : là où le spectateur s'attendait à voir sortir des billets de banques d'un chapeau, en fait on ne sortait rien, mais on en profitait pour voler la montre de la personne, ce qui la plongeait dans un certain embarras. Il fallait ensuite faire reparaître la montre quelque part, mais cela ne réussissait pas à tous les coups.

Au fond de la salle, quelques gros bonnets commençaient à se lasser du Magic Cabaret. « Sortons, il y en a marre de toutes ces conneries. »

Tout à coup un matelot pénétra dans le grand salon.
- « Mesdames, messieurs, un terroriste grec atteint de la peste bubonique se cache parmi nous. Il a probablement sauté du Hindenburg, il est extrêmement dangereux. Nous demandons à tous les passagers de le rechercher et de nous le signaler. Il a des bubons, il ne peut pas marcher, il lui manque un poumon. Vous pourrez le repérer facilement, il est sur une civière, et dans le coma. Mais ne vous y fiez pas, c'est une couverture, en réalité c'est un dangereux terroriste. »

Ce fut alors la débandade. Tout le monde quitta le salon. Les gens s'arrachaient les derniers billets de banques et se précipitaient dans leurs chambres pour vérifier que leurs avoirs étaient toujours dans les coffres. Ceux qui avaient quitté le salon un peu avant menaient déjà d'âpres négociations avec les cuisiniers chinois :

- « Toi donner moi canot de sauvetage, moi donner toi dollars OK ? 
- Non, honorable passager, toi donner moi pièces d'or. 
- Quoi ? ça va pas non, tu refuse du bon dollar américain ?! Terroriste ! Et toi, l'autre, là, tu en veux de mes dollars ? 
- Lao Tseu a dit :  si tu veux trouver la voie, je dois te couper la tête alors je vais te couper la tête.
- Arrière !! »

Ils virent alors sur le pont un polonais qui portaient un petit bateau de plage pour enfants. Ils se précipitèrent sur lui :

- « Combien pour ton bateau ?!!
- Euh, … un million de dollars. 
- Quoi c'est tout ? Tiens voilà un chèque d'un million et tu me donnes ton canot. 
- OK. »

Le polonais n'en revenait pas ! Un chèque d'un million de dollars ! Il ne pouvait s'empêcher de l'admirer et d'imaginer tout ce qu'il pourrait faire avec.

Quand les chinois virent qu'on pouvait tirer un million de dollars d'un canot, certains d'entre eux cédèrent aussi, au grand dam de leurs camarades qui essayaient de les en dissuader, leur recommandant de n'exiger que de l'or. Mais ce n'était pas si grave, car après tout, un million de dollars, ce n'était pas si mal pour un canot fabriqué avec du papier journal est des restes de « magic sandwich ».

...
 
Pendant ce temps, sur le Hindenburg, tout le monde était pétrifié. Le dirigeable (pour ainsi dire …) perdait toujours de l'altitude. Au restaurant, les gens avaient arrêté de manger. Tous avaient les yeux fixés sur la mer. Seul le barman essayait de remettre un peu d'ambiance :
- « Bof allez, ça va pas si mal non. Il faut positiver ! D'ailleurs, puisque tout va mal, l'équipage va forcément faire quelque chose, et donc ça ira mieux ! »

Mais personne n'écoutait. Les passagers n'avaient plus confiance. Les membres de l'équipage étaient tous retournés dans leurs chambres. Angela, se regardait dans le miroir et se trouvait vieillie. Nicolas avait trouvé une valise plein de crottes sous son lit, encore un bizutage de ses camarades. « les salauds ! Les salauds ! » trépignait-il.

Mais dans la salle des machines se passait une réunion très spéciale. Le vieux commodore Trichet avait donné rendez-vous à son successeur Mario, dit Mario Draghi le carabinieri.

- « Mario, je suis content que tu sois venu me voir. 
- Ma si, signore commodore.
- Tu vois, Mario, je ne t'ai jamais beaucoup aimé, j'ai toujours préféré ton frère Jurgen. 
- Zé sais, signore commodore.
- Mais maintenant je me fais vieux. Je suis fatigué. Tu as vu, c'est le bordel ! Je crois pas que Jurgen puisse faire grand chose. 
- Oui, signore commodore. 
- Ce sont tous des incapables, Merkel, Sarkozy, Berlusconi, et je te parle même pas de ces ronds-de-cuir de Van Rompuy et Juncker ... des minables, tous des minables. 
- Oh oui, signore commodore.
- Si tout va mal, tu me fera le plaisir de les jeter tous par-dessus bord.
 
- Mais tu ne touchera pas à Christine, tu m'entends, pas à Christine ! 
- Oui, signore commodore.
- Il faut que je te dise quelque chose. Cette bande d'abrutis ne comprend rien à rien. Tu vois ces tuyaux, là ? Regarde-les bien, en fait je les installé pour pouvoir injecter de l'hélium du ballon dans les moteurs grecs, portugais, espagnol et italien. Ces imbéciles ne s'en sont même pas rendu compte. Eux, ils se foutent pas mal de ce que nous, aux machines, on est obligé de faire. « Il faut gérer la crise, diriger le vent sur le ballon, redonner confiance aux passagers, souffler dans les hélices, et c'est la faute à Nicolas, et c'est la faute à Angela et gnagnagna, et gnagnagna, et y faut changer les règles de la roulette et blablabla, …. », mais ils sont cons ou quoi !! Des crétins, je te dis, des crétins !
- Oui signore commodore.
- Alors tu vois, des tuyaux, il y en a d'autres. Tu sera capable de les installer ?
- Oui signore commodore.
- Une fois que tu les auras installés, tu devra utiliser cette manette, tu vois, celle où il y a écrit ''INFLATE''. Mais il faudra rester très discret, tu m'entends, très discret !
- Né vous inquiétez pas signore commodore, n'oubliez pas qué z'ai travaillé au restaurant, chez Goldman et Sachs à Nou-York. Le dicrézione, ça mé connaît.
- Tu vois, il y a quelques années, je ne t'aurais pas dit tout ça. Mais maintenant, il n'y a plus le choix, on est coincés. Et si Angela te fait des remarques, tu lui donneras quelques andouillettes AAAAA, et elle t'embêtera plus.
Oui signore commodore.

samedi 17 septembre 2011

Le Crash des Titans - Episode 6 (samedi 17 septembre 2011)



Episodes précédents : Sur le Titanic, les docteurs Fitch et Moody, praticiens de la médecine dite du "Standard des Pauvres", ont prescrit à l'équipage et aux passagers des andouillettes avariées de label A+ en provenance du Hindenburg. C'est dégoûtant, mais cela pourrait soigner les passager de première classe de l'obésité. Sur le Hindenburg, Le quartier-maître Papandréou, qui est atteint de la peste bubonique, a été sauvé grâce à un poumon artificiel créé à partir des poumons prélevés sur chaque membre de l'équipage...


...

Sur le Hindenburg, il y avait eu un grand vent de panique. Alors que le quartier-maître Papandréou avait été soigné grâce à un poumon artificiel, on avait cru pendant quelques jours avoir rétabli un minimum de manœuvrabilité du dirigeable. Or, alors qu'une brise légère de mois d'août soufflait tranquillement, des chutes brutales étaient survenues, et on pouvait entendre depuis le Titanic les cris d'effroi des passagers et de l'équipage. En effet, il n'y avait quasiment plus de carburant, ce qui avait causé un ralentissement brutal des moteurs.

Tout le monde s'affairait, les réunions bipartites dans les chambres allaient bon train, mais tout cela s'éternisait. Heureusement, le commodore Trichet, qui estimait n'avoir d'ordre à recevoir de personne, et qui surtout, n'en avait reçu aucun, avait pris la liberté de tirer un tuyau depuis le réservoir principal d'hélium vers les moteurs, afin d'éviter qu'ils ne s'arrêtent définitivement. La colonelle Merkel n'était pas d'accord avec ce genre de méthode artisanale qu'elle trouvait beaucoup trop dangereuse, mais elle faisait mine de ne pas savoir. Le vieux commodore n'en était d'ailleurs pas à son premier coup, car il avait déjà fait ce type de montage quelques mois auparavant pour siphonner les tonneaux de whisky. D'ailleurs, la major Lagarde, qui était la sommelière en cheffe, avait trouver la cave vide lors de sa nomination.

Des possibilités de solutions commençaient toutefois à voir le jour. Certains préconisaient un délestage massif. D'autres proposaient de s'unir pour tous souffler vers le bas. D'autres encore défendaient l'idée qu'il fallait souffler dans les hélices, qu'ainsi elles se mettraient à tourner, et que donc le ballon finirait par reprendre de l'altitude. C'était d'ailleurs la solution la plus communément admise, alors qu'elle semblait difficile à mettre en œuvre, puisque la plupart des passagers et tous les membres de l'équipage s'était déjà fait ôter un poumon pour soigner un quartier-maître grec.

En attendant, et sous la pression de la colonelle Merkel, qui avait suivi avec succès le régime Dukan, la consigne qui circulait était de procéder à un délestage. Chacun devait trouver des objets inutiles, que l'on pourrait jeter à la mer. On organisa alors une réunion où chacun devrait annoncer ce qu'il allait jeter à la mer, réunion à laquelle les passagers étaient invités afin qu'ils puissent juger à quel point l'équipage prenaient les choses en main.

- (Merkel) : « Moi, je n'ai plus rien dans ma chambre, à part mon sac de bigoudis que je garde au cas où je voudrais changer de coiffure, et quelques andouillettes AAA pour le petit déjeuner. Et puis j'ai déjà perdu dix-sept kilos avec le régime Dukan, alors j'ai accompli ma part de délestage. »
Bon, ça commençait mal...
- (Cameron) : « Moi, ça fait longtemps que j'ai jeté tous mes habits, ma montre en or, et mon portrait de la reine … je n'ai plus rien, à part mon string panthère auquel je tiens pour pouvoir rester correct devant les passagers. »
Aïe …. l'assemblée devenait nerveuse. Tout le monde se tourna alors vers le quartier-maître Papandréou : « Et toi tu as des affaires à jeter, tête de lard ? ... lui dirent-til d'un ton ferme mais paternel. Mais la réponse du quartier maître fût inaudible. Les tuyaux qui lui entraient de partout faisaient qu'on ne comprenait rien à ce qu'il disait.
- (Merkel) : « Il faut gue z'est lui gu'on chette à la mer! » dit Angela. Mais aussitôt on demanda à la colonelle de se taire. Furieuse elle repartit dans sa chambre. Le lieutenant Fillon pris alors la parole d'un ton satisfait : 
- « Nous, avec Valérie, nous avons trouvé plein d'objets à jeter...(nananère)...
- Ah !!
- ... une cannette de coca-cola encore pleine, une dinette pour chiots avec des niches, et un Astérix en peluche. Et ce n'est pas tout. Nous envisageons une contribution volontaire mais obligatoire des passagers ; certains possèdent des bijoux très lourds et ... » mais soudain, quelqu'un éclata en sanglots. C'était l'adjudant-chef Raffarin. 
- « Bouh, bouh, je veux pas qu'on jette mon Astérix à la mer, bouh, bouh ... » 
Tous furent pris de pitié et se mirent à pleurer. Mais le Commandant Sarkozy dit d'une voix rassurante 
- « Che serai très ferme, tout le monde il doit jeter au moins une affaire à la mer, mais je vous préviens tout d'shuite madame Merkel : che ne laisserai personne prendre à mes amis des peluches auxquelles ils tiennent par-dessus tout ! » 
Il s'était permis de dire cela car la colonelle était déjà sortie de la salle.


Puis il y eu un blanc. Personne n'osant prendre la parole, le commandant Sarkozy modifia l'ordre du jour. En réalité tous les problèmes étaient dus à une mauvaise conception du dirigeable au départ. Les moteurs n'étaient pas suffisamment puissants, et le quota de passagers trop important, et puis il n'y avait aucune restriction pour les individus obèses.... Il proposa donc une "règle d'or" qui redéfinissait les règles de conceptions des dirigeables, et même des ballons en général, ainsi qu'une nouvelle réglementation pour l'exploitation. « Mais en quoi cela-va-t-il résoudre nos problèmes présents ?» demanda quelqu'un naïvement. Tous les autres éclatèrent de rire... c'était pourtant simple !!! Il suffirait de décréter que la règle d'or serait rétro-active !...

Pendant ce temps, sur le Titanic, l'ambiance était totalement différente. Il y avait eu l'affaire des milliardaires qui n'avaient pas voulu donner leurs dollars, et qui mangeaient de plus en plus. Tout y passait : caviar, andouillettes A+ avariées du Hindenburg.... etc. IL faut dire que les frigos regorgeaient de victuailles, notamment du fameux "Magic Sandwich". Le Magic Sandwich était très apprécié, c'était une invention de deux fameux chefs cuisiniers new-yorkais : Goldman et Sachs. La recette était très complexe. La voici :

Recette du Magic Sandwich :
Faire une pâte à pain avec 1/3 de farine de maïs, 1/3 de son de blé, 1/3 de sciure de bois. Etaler la pâte. parsemer de billets de 1000 dollars les plus frais possibles (c'est pour pour la fraîcheur...). Plier le tout sept fois. Arroser pour faire gonfler (grâce au son, qui prend 20 fois son volume d'eau …). Ré-étaler, puis ajouter des andouillettes d'Europe. On préférera les andouillettes carrément B ou CC (surtout pas AAA). Cela permet d'utiliser les restes, et surtout, c'est meilleur pour le goût. Répéter l'opération plusieurs fois en ajoutant à chaque fois des abats qu'on aura bien fait faisander ainsi que de vieux restes de Magic Sandwiches. On découpe le sandwich en parts pour en faciliter la consommation. Ce sandwich peut se manger seul ou avec du caviar et du champagne.

Goldman et Sachs avaient eu un succès fou avec le Magic Sandwich et ils avaient obtenu un contrat juteux avec la compagnie d'exploitation du Titanic. Mais du coup, les passagers de première classe avaient pris énormément de poids et commençaient à avoir des malaises, des flatulences, et parfois des diarrhées. Pourtant, les docteurs Fitch et Moody ne s'alarmaient pas plus que ça et disaient souvent « il vaut mieux être riche et faire envie que pauvre et faire pitié ». Et puis le Magic Sandwich coûtait très cher, car il était l'objet de substantielles royalties à verser aux deux chefs cuisiniers. Donc il fallait bien les manger, on n'allait tout de même pas gâcher la nourriture !....

Grâce au Magic Sandwich, on avait réussi à apaiser l'humeur des passagers de première, car les repas étaient très longs, et pendant qu'ils mangeaient les gens oubliaient la situation dramatique. Mais du coup, il fallait aussi les occuper entre les repas. Il fut donc programmé des séances de cabaret l'après-midi : le "Magic Cabaret". Pour le Magic Cabaret, le commandant Bernanke se transformait en « Magic Bernanke ». Son tour de magie principal consistait à faire apparaître des billets de banques un peu partout, dans des chapeaux, sous les tables, dans les soutien-gorges des dames, et même dans les oreilles des gens. Vers 17h00, on projetait un film d'horreur : « Le crash du Hindenburg » Cela procurait des émotions et aidait à la digestion. Les spectateurs poussaient des cris d'horreur, et certains jetaient même des tomates.

L'amiral Obama assistait à toutes ces festivités. Un matelot entra dans le grand salon et vint discrètement lui dire : « Amiral, nous coulons ». L'amiral lui intima l'ordre de ressortir : « Matelot, retournez à vos quartiers et veillez à ne plus nous déranger pendant le Magic Cabaret. le Titanic est un vaisseau insubmersible conçu par les plus grands ingénieurs de la planète, et son équipage est largement à la hauteur des quelques avaries que nous traversons. Rompez ».

Pendant ce temps, on pouvait entendre des bruits sur le pont, et même des voix. C'était dans une langue asiatique, ... du mandarin, ... ou peut-être du cantonnais. Après le service des chambres et le déjeuner, les cuisiniers et le personnel chinois du Titanic était censés se reposer. Mais en réalité ils n'en avaient que faire et mettaient à profit ce moment pour travailler discrètement à leur projet : celui de se construire des canots de sauvetage. mais il fallait rester discret et être tranquille. L'après-midi était idéal, puisque tout le monde était affairé à regarder les tours de "Magic Bernanke" et la projection du film. Mais les passagers de quatrième classe, qui observaient tout cela de derrière les grilles demandèrent à un matelot «Que font-ils ?». - « Oh rien, probablement des canots pour si jamais le bateau coule, ... mais c'est inutile, puisque le Titanic est insubmersible ! » - « Ah !? ... »


Suite au prochain épisode.

Serviteur.


lundi 12 septembre 2011

La faillite de la Grèce approche ...


Chers amis, comme vous pouvez le voir bientôt, la faillite de la Grèce approche.... et sa possible sortie de la zone euro va-t-elle survenir ? Quand le défaut sera acté en bonne et due forme, au printemps prochain, deux ans auront été perdus (gagnés, selon nos politiciens). Mais cela nous aura donné l'occasion de découvrir un monde insoupçonné. Un monde où des gens fauchés prêtent à des gens ruinés, où quand la mer est verte certains la voient bleue, où ce qui est inéluctable est déclaré "impensable", "hors de question" ou encore "totalement ridicule", bref, une sorte d'univers onirique dans lequel semblent vivre nos élites contemporaines.

Mais je m'avance un peu, car si le défaut de la Grèce est aujourd'hui quasi-certain, l'avenir de l'euro reste encore en suspens. On entend partout que ce serait grâce à un pouvoir européen plus fort qu'on pourrait s'en sortir. Les défenseurs de cette thèse avancent que la solidarité pourrait alors jouer à plein, et éviter la faillite des éléments les plus faibles.
Ce sont les mêmes qui défendent les "euro-bonds". Il est vrai que si on regarde du côté des Etats-Unis on pourrait dire qu'ils sont en cela beaucoup mieux lotis : le monde s'arrache (encore...) leurs obligations insolvables alors que dix ou quinze de leurs états sont dans la situation de la Grèce, sans compter l'état fédéral....

Et pourtant, même si je me réjouis que la crise permette de remettre sur le tapis l'idée d'un fédéralisme, européen, et bien j'ai encore beaucoup de mal à y croire. Tout d'abord, on observe tout sauf des élans de solidarité au sein de l'Europe en ce moment de crise. On imagine donc mal comment la situation actuelle pourrait pousser au fédéralisme. Ensuite, on commet une erreur en croyant que seuls la Grèce et quelques PIIGS ont un problème de sur-endettement... En réalité, la crise de la dette mine l'ensemble des pays d'Europe, notre système bancaire, et plus généralement l'ensemble des pays développés, en premier lieu les U.S. Et je vais plus loin : le sur-endettement mine aussi la Chine.... et oui.... Et l'explosion de la bulle chinoise pourrait arriver plus vite que prévu, car la Chine est championne pour rattraper le temps perdu. Or son économie fait déjà fonctionner le système du crédit à fond, et déjà des signes d'insolvabilité naissent, notamment à cause du retournement sur l'immobilier.

L'économie du crédit et de la spéculation qui s'est développée depuis plusieurs années n'est tout simplement pas soutenable, car elle suppose une croissance qui n'existe pas. Par voie de conséquence, le "credit crunch" en cours peut devenir incommensurable. Il se développe par avalanches (ou par contagions, si vous préférez) et entraîne peu à peu la psychologie des marchés financiers, mais aussi celle des peuples et de leurs dirigeants dans la dépression.

L'issue sera l'impression monétaire et une dépréciation considérable des monnaies fiduciaires que nous  connaissons actuellement, si ce n'est leur disparition pour un nouveau système.

Mais je m'avance. Qui peut prédire l'avenir ? Certainement pas moi.
Cependant, pour me détromper il faudrait un certain nombre de cygnes blancs....

Serviteur.

mardi 6 septembre 2011

Crise de la dette, attaques sur les banques européennes, .... qui est responsable ?

D'aucuns rejettent la responsabilité de la crise financière sur les spéculateurs, notamment américains.
D'autres vont fustiger les états pour leurs quatre décennies de folies dépensières insensées ...

Lesquels ont raison ? Et bien évidemment, ... les deux mon capitaine !! Mais cette question est-elle essentielle ?

Ci-dessous une vision assez crue de la réalité de la crise de la dette, celle d'un monde où des géants financiers puisant leurs ressources dans l'argent facile créé à 0% d'intérêts, attaquent d'autres géants financiers plus faibles pour générer des profits et détourner l'attention.

http://www.dailymotion.com/video/xkkbv8_max-keiser-france-c-est-une-3eme-guerre-mondiale-financiere-russia-today_news

Dans cette vision, Wall Street joue le rôle de la hyène, et les banques européennes celui du fauve blessé.
Mais ce n'est qu'une étape, la suivante sera celle où les hyènes de Wall Street commenceront à se dévorer entre elles... Autrement dit, il semble que l'implosion du système pourrait bien ressembler à une sorte d'auto-destruction, par transformation progressive de la meute des loups en une meute de hyènes. Et là, le spectacle sera sanglant...

D'ailleurs, à Wall street comme à la City, on ne dira plus "jeune loup au dents longues", mais "vieille hyène avide de sang".


Serviteur.

Halte à la spéculation !

Chers amis, le monde va mal, le système bancaire européen est au bord du gouffre, les états développés sont ruinés. C'est très grave !!... Or, il y a des coupables : les SPECULATEURS !!

Aussi, je me suis mis en mal de les rechercher, et j'ai pu en dresser une liste, que je vais incessamment communiquer aux autorités :

En numéro 1 : les citoyens ayant acheté un bien immobilier, notamment les baby-boomers. Ces gens irresponsables, ont misé sur un schéma pyramidal consistant à croire que l'immobilier augmente indéfiniment.  Ce faisant, ils privent de logement décent des familles entières aujourd'hui incapables de d'aligner le montant suffisant.  Lorsque la bulle éclatera, cela fera très mal.

En numéro 2 : Le ministère des finances.  Selon le même principe honteusement pyramidal, le gouvernement à fait croire au peuple depuis des années qu'une croissance de 4% de l'économie était possible. Ce même gouvernement à donc emprunté sur les marchés pour utiliser l'effet de levier tout en pratiquant la méthode Madoff : payer les intérêts grâce à de l'argent emprunté. Ces agissements sont passibles de prison.

En numéro 3 ex-aequo : les banques, qui ont agit exactement comme les états et de concert avec eux, mais de manière plus mesurée et mieux gérée.

De ces trois catégories de spéculateurs, c'est la première qui doit immédiatement être arrêtée, car elle nuit au peuple dans l'un de ses besoins le plus vitaux : celui de se loger. De plus, cette catégorie continue de percevoir des retraites indûment empruntées sur l'avenir, dans un système qu'ils ont réussi à faire défendre par les jeunes générations en leur prétextant que cela leur procurerait les mêmes ressources voire plus, ce qui est totalement faux. Du fait de l'engorgement des prisons et du nombre trop important de coupables, je préconise simplement la confiscation des biens, de fortes amendes ainsi que des auto-critiques publiques.


Longue vie au parti,

Serviteur (quand même).

samedi 13 août 2011

Interview (très sérieux...) de Jim Sinclair par James Turk.


Chers amis, il semble que ce soit maintenant la panique sur les marchés financiers. Pourquoi était-ce prévisible ? Et bien parce que depuis 3 ans, on a voulu soigner un problème de sur-endettement dans le monde occidental par plus de dette et de relance. Or il apparaît maintenant que cela n'a pas fonctionné. Pourtant, avec une once de bon sens, on aurait pu se douter que les surendettés ne peuvent se sortir d'affaire en empruntant plus.

Et pourtant c'est ce qu'on voulu croire les marchés financiers, ou plutôt c'est ce qu'ils ont feint de croire car ils y voyaient, à juste titre, un moyen de gagner de l'argent. Car les opérateurs ne sont pas idiots, ils savent que tout cela relève d'un système pyramidal. Mais le jour où le vent tourne ... tout s'effondre. On entend ici et là les opérateurs boursiers fustiger les gouvernements pour ne pas avoir su "faire de la croissance" et "raisonner comme des comptables". Leurs interventions se passent de commentaires hormis que la croissance ne se décrète pas et surtout, qu'au point où nous en sommes les dettes sont colossales et la dette croît beaucoup plus vite que le PIB au moindre plan de relance.

Il y a aussi quelque chose de nouveau : contrairement à ce qu'on pourrait croire et que souhaiteraient les opérateurs, les autorités politiques et monétaires ne contrôlent pas la situation, et pour encore un certain temps.
  • Les gouvernements : ils n'ont plus de marge de manoeuvre.
  • Les banques centrales : elles s'aperçoivent que leurs actions n'ont pas les effets positifs escomptés, alors que ces actions leur coûtent cher en crédibilité, et pourraient même les mettre en faillite. 
Il est flagrant que depuis deux ans, les autorités n'aient agi que par réaction, toujours dépassées par les événements. Cette façon qu'ont les autorités politiques des pays d'Europe d'être systématiquement rattrapés et pris à contre-pied par les circonstances, est le symptôme de quelque chose de plus profond : le fait qu'elles sont, tout comme les banques centrales, totalement dépassés par le système financier, et en sont même les otages. Il faut ajouter que le système financier étant mondialisé, contrairement aux autorités politiques et monétaires, personne ne peut réellement le contrôler ni même le réguler facilement. 

Tout cela ressort très bien dans cet interview par James Turk de Jim Sinclair, spécialiste de l'or (http://www.jsmineset.com) :



Sa prédiction est que lorsque l'once d'or franchira les 1764 $, on assistera à une croissance exponentielle du prix de l'or. Parole de gourou ? Qui sait ...

Voici une traduction de l'interview, dont on m'excusera les approximations.

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James Turk - Je m'appelle James Turk et je suis le directeur de la "Gold Money Foundation". Je suis avec une légende de Wall Street : James Sinclair. Jim, c'est un plaisir d'être avec vous.
Jim Sinclair - Tout le plaisir est pour moi.
JT - J'ai écouté votre conférence ici à la GATA.Je voudrais paler de ce chiffre de 1764$ : comment arrivez-vous à ce chiffre pour l'or ?
JS - les "anges" [ndt : des dessins humoristiques représentant différents prix de l'once d'or avec un ange] que j'ai publiés, les chiffres que j'ai suggérés, et qui dans une grande mesure se sont réalisés, viennent d'une formule qu'utilisait [Jesse Lauriston] Livermore, en fait pour les nouvelles émissions [de titres]. Mais elle s'applique à l'or ; elle fut publiée en 1923 dans le Wall Street Journal et s'intitule "the Square of the Numbers".
JT - OK. Ce que j'ai retenu, c'est que lorsque ce chiffre de 1764($) sera franchi, vous dites que l'or pourrait devenir "exponentiel" ; pouvez-vous préciser ?
JS - Selon moi nous avons passé deux phases. La première phase était plutôt arithmétique : l'appréciation suivait une jolie pente, mais pas une pente très forte. Quand on passé les 524.90($) j'ai suggéré aux gens que faire du trading n'était pas une bonne idée, mais qu'on gagne de l'argent en tenant une position qui est bonne et en la tenant sur toute la durée ou elle est valide.
JT - En "chevauchant" la tendance...
JS - Oui c'est cela, sans faire appel à l'effet de levier, sans essayer de saisir les pics intermédiaires..... 1764[$] a les mêmes implications qu'ont eues les 524.90[$], c'est mathématique, mais je dirais que son franchissement marquera le passage d'une période de croissance arithmétique avec quelques périodes géométriques [plus puissantes] vers une phase ou des croissances exponentielles seraient possibles...
1764 marque la perte de confiance.
1764, c'est "le roi est nu".
1764, c'est la transparence sur la profondeur et la durée de nos problèmes...
JT - Vous avez enfoncé le clou en expliquant non seulement pourquoi l'or monte, mais aussi quelque chose qui est important : les indicateurs de sentiment ; pour que quelque chose se mette à croître exponentiellement, il doit y avoir un changement dans la psychologie des différents opérateurs dans le monde. Donc ce que vous dite implique que le sentiment envers les monnaies nationales va devenir négatif, et positif pour l'or de telle sorte que il n'arrêtera pas de monter ?...
JS - Manque de management. Quelque chose qui vit sa vie. Des situations qui se développent sans qu'il y ait de plan pour les gérer, mais simplement en mode "réaction" aux événements au fur et à mesure qu'ils surviennent.
L'embarras absolu sur le compromis pour permettre le réhaussement du plafond de la dette US : tous ceux qui ont participé à ce compromis devraient être honteux. Il est maintenant clair pour le monde que les Etats-Unis réagissent aux circonstances sans aucun plan susceptible de répondre à ce qu'elles pourraient signifier.
JT - Je comprends. Les autorités politiques n'ont pas la volonté politique de faire ce qu'il faudrait, de se retourner et d'arrêter ce déraillement de train qui semble imminent ?...
JS - C'est un déraillement lent. Pour moi cela va aller jusqu'en 2015. Ce déraillement consiste en des circonstances qui génèrent des décisions dans un mode "réactif". Ce déraillement consiste en un environnement économique hors de contrôle. Ce déraillement est exactement la même chose que : "j'ai dépensé tout mon argent, je vis sur ma carte de crédit, et j'ai perdu mon boulot" mais à l'échelle nationale. Le crédit à explosé. Et il rentre au bercail.
JT - Mais là c'est différent. Vous savez, j'ai été dans des pays comme l'Argentine en 1991 pour étudier le problèmes monétaires et l'hyperinflation, mais là nous parlons de la monnaie de réserve mondiale. Donc ce que vous suggérez, c'est que cela va avoir un impact très profond non pas seulement aux Etats-Unis, mais partout ?
JS - Oui, exactement pour cette raison. La monnaie de réserve, la monnaie sur laquelle les autres banques centrales se sont reposées, cette monnaie de réserve est en faillite. Cette monnaie de réserve a une dette qui ne peut être contrôlée. Cette monnaie de réserve va transmettre ses problèmes vers tout le monde occidental.
JT - Vous vous souvenez probablement des années 70 quand John Connolly était le secrétaire du president Nixon, et on vivait une de ces nombreuses crises du dollar, probablement en 1973, et il disait a propos du dollar : "c'est notre devise, mais c'est votre problème" en parlant au reste du monde. L'attitude est-elle la même aujourd'hui ?
JS - Cette folie a continuée, mais je ne pense pas qu'elle continue encore. Je crois que cette folie a été révélée au grand jour au moment du rehaussement du plafond de la dette basé sur rien, avec un compromis très pauvre, consistant à signer un bout de papier, et en faisant du théâtre pour les médias.
JT - Et bien c'est intéressant, parce que, ce que vous dites, c'est que ce truc de plafond de la dette, où ils ont finalement trouvé un accord in extremis après toutes ses postures politiques, cela a provoqué un réveil, non seulement en Amérique mais aussi dans le reste du monde ... ?
JS - Cela est un choc total. Je ne crois pas qu'aucun événement économique de l'histoire moderne ait été aussi honteux que la soi-disant compromis, la soi-disant loi, et les soi-disant éloges à cette réalisation, et les marchés regardant cet accord le jour suivant et le définissant comme totalement fallacieux.
JT - Etes-vous à l'aise pour parler de l'euro ? Quelles sont les implications du dollar sur l'euro ?
JS - Ce n'est pas juste le dollar contre l'euro ou l'euro contre le dollar, ça c'est du trading au jour le jour. Notre problème n'est pas uniquement celui du dollar, c'est celui de tout le monde occidental [ndt : j'ajouterai le Japon ....]
JT - La monnaie fiduciaire ?
JS - La monnaie fiduciaire du monde occidental tout entier. Ce que nous perdons, d'autres le gagnent. Il a eu un temps ou nous avions tout, et ensuite un temps ou nous avons tout rendu. Il ne s'agit pas de ce que la Grèce va faire aujourd'hui ou demain, mais ce que l'état de New-York va faire aujourd'hui ou demain.
JT - Et l'Ohio, et la Californie, ....
JS - Absolument. Et les médias se sont focalisés sur l'Europe, et nos agences de notations sont totalement europhobes. Alors que s'ils avaient tourné le miroir dans l'autre sens, ils auraient vu exactement la même chose. Le trading qui se passera entre le dollar et l'euro ne sera que le reflet de l'humeur du jour. Le problème est un problème monétaire du monde occidental tout entier, qui est endémique, car le dollar a transmis les problèmes de dette pas simplement aux Etats-Unis, mais au monde, et ils ont tous été à fond dans les produits dérivés, et ils ont crée cet énorme "pseudo-argent" qui, avant que la banque des règlements internationaux n'en changent la mesure, s'évaluait à un quadrillion [mille trillons ou un million de milliards]. Et ce spectre est toujours dans le cyberespace, attendant n'importe quelle opportunité de refaire surface.
JT - Ils ont donc tous été mordus par la maladie des monnaies fiduciaires [non adossées à l'or] ; on ne peut pas parler uniquement du dollar, il faut parler de ... tout.
JS - La cupidité,
JT - La nature humain, non ?
JS - Oui mais la nature humaine à l'extrême. Qui a besoin d'ennemis quand on a le leadership financier qui est le nôtre ? [??]
JT - Oui, je comprends complètement [pas moi ...]. Donc si l'or monte exponentiellement quand il franchit les 1764$, par implication, il montera contre la livre sterling, l'euro, ... etc.
JS - Et contre chaque monnaie, au différentiel près de la façon dont les monnaies s'échangent entre elles, mais dans toutes les monnaies.
JT - A moins qu'un banque centrale dans tel pays particulier se réveille et fasse une politique monétaire saine ?
JS - Mais comment pouvez-vous, maintenant ? Comment pouvez-vous avoir une politique monétaire saine quand l'adoption de ces politiques vont ouvrir la boîte de Pandore de cette masse énorme de produits dérivés qui encore en suspension partout dans le monde, vont ouvrir la boîte de Pandore de ce manque d'intégrité des bilans dans le système bancaire américain ? Quand vous êtes autorisé à valoriser vos actifs à n'importe quelle valeur qui vous convient, comment peut-on appeler cela un bilan intègre ? Nous arrivons à un point maintenant où tout cela attend juste son moment pour exploser à partir des contractions qui se produisent dans le monde dans ce second trou d'air que nous avons dans cette récession ou peut-être ce début d'une dépression.
JT - Je vois ...
JS - Ce qui va sortir de la banque centrale dans les prochaines semaines déterminera de manière forte si oui ou non nous allons franchir les 1764$.
JT - Une chose que vous avez dites aussi dans votre présentation est que l'une des meilleures attitude est de posséder de l'or physique, et vous continuez à en posséder parce que c'est encore bon marché ?
JS - la meilleure des protections est d'être votre propre banque centrale. Et cela suppose de posséder de l'or et non le "dollar monnaie de réserve".
JT - Vous m'avez coupé l'herbe sous le pied, je n'aurais pas pu mieux le formuler.
JS - Mais cela est ultime.
JT - Oui, je suis d'accord. Avez-vous des commentaires particuliers que vous désireriez partager ? cette vidéo sera regardée par de milliers de gens dans le monde.
JS - Vous savez, nous sommes juste à l'aube de ce qui va être à mon sens une situatio très difficile et très grave. Je ne conçois pas que les bilans des banques internationales, qu'ils se sont fabriqués en valorisant leurs actifs à la valeur qu'ils voulaient, puissent rester camouflés avec la contraction qui est maintenant reconnue dans le monde économique. Je m'attends à voir les banques centrales aller vers toujours plus d'injection de liquidités, je m'attends à voir les devises valoir toujours moins et non plus. Et ceux qui se sont protégés vont bénéficier de cette protection mais je pense qu'on est à un point où il est presque trop tard ...
JT – Ils bénéficierons de pouvoir de traverser la vallée et d'être dans une meilleure position lorsque nous nous aurons trouvé la sortie de ce problème que nous rencontrons ?
JS - Exactement.
JT - Oui. James, merci beaucoup, c'était un plaisir.
JS - Tout le plaisir était pour moi.

jeudi 11 août 2011

Interlude : Interview (factice) d'Olivier Gébezouin de Touvaussous sur BBR

Interview d'Olivier Gébezouin de Touvaussous, chef économiste chez Capital Aspirator Asset Management, ce matin par Jérôme Pijkedal, journaliste à Business-Bourse-Radio (BBR).

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JP. « Olivier de Touvaussous, les marchés sont encore très « compliqués » aujourd'hui. Pouvez-vous nous donner des éclairages sur cette volatilité, cette sensibilité à fleur de peau, ce sentiment d'incertitude ? Les marchés ont déjà beaucoup souffert, c'est la douzième séance de baisse, le CAC 40 a perdu 25% en deux semaines, pensez-vous que nous arrivions à la fin de la baisse ?

OGdT. Oui, alors, tout d'abord permettez-moi de vous dire que ce n'est pas la douzième séance de baisse mais seulement la onzième. Si les – 12% d'aujourd'hui se confirment à la clôture, alors nous verrons, mais en attendant, il ne faut pas exagérer les choses, ….

JP. La clôture c'est dans quelques minutes ...

OGdT. Oui mais nous n'y sommes pas encore.

JP. Alors, la séance d'aujourd'hui a été difficile. On a observé un bêta très au-delà des sous-jacents, et très sur-vendu en écart-type de moyenne mobile, si on regarde les stochastiques notamment sur l'indice FUME500 et PLEURE120. C'est signe que la baisse que nous voyons va certainement, ou disons peut-être, continuer, sauf si elle s'arrête brutalement et que nous assistions à un rebond tout aussi violent que la baisse ?

OGdT. Oui, nous avons vécu des séances compliquées, oui, compliquées, je dirais même délicates. Car ce mini-krach nous ramène 2 ans en arrière.

JP. Oui, ou 10 ans en arrière, et puis comme mini-krach, c'est déjà pas mal ....

OGdT. Oui, ou même 15 ans en arrière, mais bon, ne nous attardons pas sur le passé, il faut rester optimiste pour l'avenir. Bon, je crois que les mauvaises nouvelles ont été beaucoup trop nombreuses. Alors que ce n'était vraiment pas du tout ce dont le marché avait besoin ! Surtout pas en ce moment ! Surtout pas aujourd'hui ! Au contraire, il aurait fallu rassurer les opérateurs en donnant une impulsion politique de grande ampleur. Il aurait fallut des bonnes nouvelles ! Au lieu de cela, on a jeté de l'huile sur le feu, comme d'habitude. Et donc, la conséquence est évidente, n'est-ce pas : les perspectives de pertes abyssales des banques, des industries, des services, des cycliques, des défensives, et des poussives, combinée avec la faillite générale des états et du système financier dans son ensemble exerce une pression légèrement exacerbée sur les marchés. C'est très dommage, et je pense que c'est excessif.

JP. Que faudrait-il pour que les marchés se reprennent selon vous ?

OGdT. Ecoutez, il y a trop de pessimisme. Et le pessimisme est l'ennemi des marchés. Or les solutions sont simples et on les connaît : Il faut restaurer la confiance, relancer la croissance, améliorer l'économie, assainir les finances publiques, baisser les impôts, supprimer les charges, favoriser le pricing-power et tailler dans les dépenses tout en favorisant la relance. Par ailleurs la banque centrale doit mettre à la disposition des marchés toutes les liquidités dont il a besoin, sans limite en quantité et en durée. Tout cela est assez simple, finalement, il n'y a qu'à le faire...

JP. Auriez-vous des conseils concrets d'investissement à donner ?

OGdT. Ecoutez, je n'aime pas trop donner de conseils, car je les applique rarement moi-même n'est-ce pas (ha, ha, ha, ...). Je pense néanmoins qu'il faut rester investi sur des valeurs solides, du genre de celles de nos grand-mères vous voyez, celles qui survivront aux événements dont je viens de parler. Mais il ne faut pas hésiter à placer des ordres stop de revente si leurs cours baissent trop. Je m'intéresse tout particulièrement à des valeurs comme par exemple OldCorporation, qu'il faut garder en portefeuille, mais dont il faut se défaire immédiatement si elle baisse trop.

JP. Ah ?? Mais vous en avez racheté une quantité significative en fin de journée aujourd'hui après qu'elle ait considérablement baissé !?? ...

OGdT. Oui, bien sûr, car les cours avaient beaucoup trop baissé quand même, n'est-ce pas … A notre sens, c'était survendu. Je crois qu'il faut savoir saisir les opportunités. De même, il faut savoir progressivement accumuler les valeurs qui montent. C'est ce que j'avais conseillé lors du rebond d'hier sur la valeur NewCompany.

JP. Ah bon ??!... Mais votre fond a massivement vendu le titre ce matin après qu'elle ait pris 10% depuis hier ?!...

OGdT. Oui je pense qu'il était temps de prendre nos bénéfices...

JP. D'aucuns disent que nous allons entrer en récession, qu'en pensez-vous ?

OGdT. Ah non !! Non, non et non ! Ecoutez, c'est parfaitement ridicule ! Il faut arrêter de souffler le froid comme cela, cela finit par être auto-réalisateur ! Non, la récession, je n'y crois pas du tout. Certes le chômage est important, la croissance entre en terrain négatif, les ventes baissent, l'immobilier s'écroule, la Chine ralentit, l'Europe s'effondre, et on assiste à des émeutes de la faim. Mais j'observe par ailleurs la très bonne tenue de Rolls-Royce, Porsche, LVMH, l'Oréal, Bulgari, etc. et aussi WalMart, Occase-Frippes-Ltd, RestoDuCoeur.com et Lidl, ce qui montre que la reprise est bien là !...
Et puis au milieu de tout ce pessimisme, il y a des signes très encourageants, notamment l'indice de confiance des producteurs de porcs de l'Oklahoma qui est sorti à 50,1 alors qu'on attendait 49,9.... Pour moi c'est un signe avant-coureur d'une nette embellie de la croissance, qui viendra d'ailleurs des pays émergents. Non, non, vraiment il est beaucoup trop tôt pour parler d'une récession. Dans deux semaines, peut-être, nous en reparlerons.

JP. Ou dans deux jours ?

OGdT. Oui tout à fait mais nous n'y sommes pas non plus, n'est-ce pas ?...

JP. Que faut-il faire à court terme ?

OGdT. Ecoutez, les fondamentaux nous disent qu'un rebond puissant est très probablement en train de se dessiner. Vous comprenez, certaines valeurs sont massacrées ! Par exemple, Enfaillite.com à 13€, c'est totalement ridicule n'est pas ? Al Capone Banking Corporation à seulement 40 $, alors qu'elle était encore à 400 $ pas plus tard qu'hier … mais c'est donné !

JP. Al Capone Banking, qui est descendue à 4 $ pendant quelques heures ce matin !...

OGdT. Mais oui, vous voyez, ça n'a aucun sens ! Alors que les fondamentaux de cette banque sont extrêmement solides : ils ont dans leur portefeuilles des obligations de républiques bananières, dont on sait qu'elles vont être durablement sous pression de l'armée américaine et où le président lui-même a annoncé l'envoi de nouvelles troupes pour une durée indéterminée mais prolongée. Alors que demandent les marchés, franchement ?

JP. Bref vos pronostics sont plutôt positifs alors ?

OGdT. Je dirais que l'équation est simple : si on décide à un niveau politique, et je dis bien politique, qu'il est hors de question de laisser tomber les marchés, et que tous les moyens doivent être mis en œuvre pour les soutenir à tout prix, et je dis bien à tout prix, alors, oui je reste très positif sur les valeurs, notamment les valeurs refuges.

JP. Et sinon ?

OGdT. Sinon, et bien ce sera plus « compliqué ».

JP. Oui, je vois, plus « délicat » ?

OGdT. Oui, plus « délicat ».

JP. Merci de vos éclairages.

OGdT. Merci à vous. »